ANDRE GABLE est né en 1949 à Belfort. Il apprend patiemment le métier de peintre au contact de professeurs d’arts, artistes tels que Noël THOMANN. Ce sculpteur franc comtois lui fait découvrir que la lumière s’insinue partout, glisse sur les formes qu’elle construit, déforme, détruit et reconstruit pour aboutir à un rapport d’équilibre entre vides et pleins, absence et présence de l’être ou de la matière.
Le symbolisme, la quête de l’imaginaire dans ses dimensions psychologiques sont ses sujets d’études théoriques privilégiés.
ANDRE GABLE peint sans concession à une mode ou aux facilités alléchantes de l’exotisme.
« La rencontre avec la Nouvelle Calédonie est toute entière au cœur de mes représentations de mangroves : obscurité, lumières jouent des formes pour définir l’espace de l’air, de la terre, de l’eau et du végétal. Au plus profond des paysages sont enfouis ces mystères non dévoilés dont sont constituées les cultures ; certains diraient l’inconscient - s’il se peut être collectif! Volontairement la peinture n’est pas comme l’écriture dévoilement mise à nu du sens, elle est matière, opacité par superposition de strates de couleurs. Sur la toile, les couleurs se couvrent mutuellement pour enfin s’harmoniser jusque dans le moindre détail. En peinture seule compte la forme prise au piège, comme lors d’une partie de chasse, dans les limites extrêmes du tableau. Si le pinceau, le couteau sont mes armes aiguisées nécessaires pour entreprendre cette capture elles ne sont pas suffisantes. Il leur faut un guide nécessaire : l’œil ! Le va et vient incessant du regard à la main et de la main au regard est tout entier dans mon acte de création picturale. Parfois le regard précède le geste et décline la maladresse ou l’impuissance de l’exécution, d’autres fois la main anticipe ce qui sera vu et impose sa pensée. Si l’acte de peindre est tout entier physique, il est sensible. « Peindre c’est ressentir » disait CONSTABLE le maître anglais du paysage qui aimait rappeler que sous chaque haie, il pouvait trouver matière à son art en subordonnant les données visuelles innombrables à une seule idée picturale.
Peu importe, pour plagier NICOLAS DE STAEL, que le résultat soit abstrait ou figuratif: « Je n’oppose pas la peinture abstraite à la peinture figurative, une peinture devrait être à la fois abstraite et figurative. Abstraite en tant que mur, figurative en tant que représentation d’un espace », pour clore le débat DE STAEL donne une définition de cet espace ; « L’espace pictural est un mur, mais tous les oiseaux du monde y volent librement, à toutes les profondeurs. » au sein du tableau, il n’est pas de règle, la perspective est multiple, coexistent des pénétrations de l’espace sous plusieurs angles qu’ils soient géométriquement ou culturellement situés en des lieux différents. Mon tableau s’organise par touches, taches et couches de couleurs qui coexistent avec leurs formes. Le fond noir est tout à la fois présence absolue de matière, assimilation de la lumière qui absente suggère l’immensité, la profondeur espace de toutes les réminiscences qui peut être sont à l’origine de la création.
Peindre est une autre manière d’écrire ma présence au monde dans l’instant de la lumière qui m’environne. »